Le mois d'août est une occasion renouvelée de réconciliation avec une plante qui fleurit abondamment à cette période: la verge d'or. En effet, pendant longtemps, chaque année, je voyais, avec déception, les champs se couvrir de sa floraison dorée. Cela représentait la fin de l'été qui s'annonçait et c'était toujours trop tôt pour moi. Une nostalgie m'habitait à la vue des champs d'or de cette période. J'avais de la difficulté à développer des affinités avec elle. En plus, je devais en parler lors d’ateliers d’herboristerie que je donnais et c'était toujours avec un certain malaise que je l'abordais.
Je l'ai récoltée et transformée, mais le concentré de verge d'or et ses sommités fleuries séchées demeuraient bien rangées dans mon armoire sans que je les utilise vraiment. Je la conservais sans y avoir recours. Il faut dire aussi que je suis allergique à son pollen. Depuis plusieurs années, je souffre d'allergies saisonnières en août, et la verge d'or y est pour beaucoup. J'ai pu le constater à quelques reprises. J’ai déjà fait un très beau bouquet de verges d'or pour mettre dans la maison, comme signe de réconciliation avec elle, mais j'éternuais tellement que j'ai dû le mettre dehors. Plusieurs plantes sont symboliques et très présentes pendant la période des Fêtes. La première qui vient en tête est bien sûr le sapin. Allons voir un peu l’histoire qui en a fait un emblème de Noël et les vertus médicinales qu’il nous offre.
Un peu d’histoire On retrouve partout la mention que le solstice d’hiver était considéré comme le jour de la renaissance du soleil chez les Celtes. Chaque mois lunaire était associé à un arbre et c’est l’épicéa (épinette) qui était l’arbre de ce moment de l’année. C’est un proche parent du sapin. Il symbolise l’espoir, l’invincibilité, capable de tenir face à l’hiver. Il représente également l’enfantement, la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort. Dans les rites païens qui soulignaient le solstice d’hiver, un arbre, symbole de vie, était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé. En 354, l’église chrétienne choisit le 25 décembre pour célébrer la naissance de Jésus pour rivaliser avec cette fête païenne. Comme ce fut souvent le cas, les rites païens se sont incorporés aux fêtes religieuses qui tentaient de les supplanter. On raconte également que St-Boniface, un moine évangélisateur allemand, à la fin VIIe siècle, voulait convaincre les druides germains de la région de Geismar que le chêne n’était pas un arbre sacré en faisant abattre un grand chêne; en tombant, il aurait tout écrasé sur son passage, sauf un sapin. Je vous invite à un voyage à travers les étapes de vie de la femme en y jetant un regard qui rend sacré chacune de ces étapes. Je donnerai aussi des conseils pratiques pour mieux vivre ces passages sans aller dans le détail, car le but premier de ce texte est de voir sous un angle sacré. Toutefois, certaines plantes ou habitudes de vie peuvent grandement contribuer à mieux vivre ces étapes.
Le sacré, qu'est-ce que cela veut dire? On peut avoir chacun son interprétation. Sur le site L'internaute, dans la première définition, on dit que c'est ce qui est saint, religieux; dans une autre définition, on parle de vénérable, de respectable. En jumelant ces deux sens et ce que je ressens; je dirais que c'est quelque chose de précieux, en fait que l'on rend précieux, respectable et vénérable par notre regard, notre vision et nos actions. Au bout du compte, cela dépend beaucoup de nous et du regard que l'on porte sur ce qui nous entoure. Naissance Le premier passage de la femme, qui est aussi celui des humains en général, est la naissance. Je ne pouvais passer sous silence ce moment, car s'il est un temps sacré, c'est bien celui-là. Une porte s'ouvre avec l'infini pour accueillir une nouvelle vie sur terre. Bien que ce soit sacré, c'est un moment d'une grande intensité. Il en faut du courage, de la résilience pour naître et de la force aussi malgré les apparences fragiles d'un bébé. Ensuite, nous sommes de petits êtres complètement dépendants des parents, absolument vulnérables et incapables de répondre à nos besoins de base. Certains bébés dans le monde animal naissent avec plus de capacités que le bébé humain. N'est-ce pas sacré l'amour d’un parent prêt à tout pour prendre soin de son enfant? La naissance est l'entrée dans le monde. L'accueil est important pour adoucir ce moment intense pour le bébé qui arrive. Si on n'a pas pu le vivre comme on aurait voulu pour différentes raisons, il n'est jamais trop tard pour prendre un temps et dire à notre enfant qu'on l'accueille pleinement, comme on aurait voulu le faire. C'est un baume pour l'enfant et les parents. IntroductionAh! Le temps des fraises! Depuis plusieurs années maintenant, ce temps s’étire tout l’été, car on a développé des variétés qui produisent jusqu'à l'automne. On peut donc profiter de ces délicieux fruits pendant plus longtemps. Alors que l'on est à une époque de mondialisation, on valorise souvent des fruits exotiques venus d'ailleurs et réputés pour leurs vertus, mais notre terroir offre aussi sa part de trésors et la fraise en fait partie. La fraise est à la fois originaire d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Ceci est peu courant en botanique. Cela indiquerait-il que tous les peuples de l'hémisphère nord en ont besoin ? Son abondance et sa disponibilité en saison nous parlent-elles des avantages et des bienfaits de sa consommation ? Mon histoire d'amour avec les fraises J'adore les fraises, et ce, depuis que je suis toute jeune. Je ne sais pas si c'est parce que je suis née dans la saison des fraises que j'ai un penchant pour elles, mais je déguste avec un réel plaisir une fraise fraîchement cueillie, encore toute gorgée de soleil. Mmm ! Toutes jeunes, mes parents nous emmenaient, mes sœurs et moi, récolter des fraises dans les fraisières des fermiers des Cantons de l'Est On les consommait sous différentes formes : fraîches, avec de la crème et un peu de cassonade, en confitures, en différents desserts, dont le fameux « shortcake » avec de la vraie crème. On en congelait aussi beaucoup pour en avoir toute l'année.
Introduction
À l’automne 2019, j’ai donné une conférence à la bibliothèque de St-Sauveur sur l’immunité. L’organisatrice et moi avons été étonnées du nombre de participants pour une conférence qui se donnait un lundi après-midi. Toutes les places étaient réservées. Avec le recul, je me dis que nous avons tous été bien inspirés de parler d’immunité et d’apprendre à mieux la soutenir avec la pandémie actuelle. Voici donc un résumé de cette conférence pour donner des pistes simples sur la manière de soutenir son immunité en tout temps, car une immunité forte permet de passer à travers les épidémies et les pandémies avec plus d’assurance, tout en demeurant prudent. Je ne parlerai pas des moyens concrets de se protéger des microbes, car ce sujet est amplement couvert par les autorités, mais plutôt comment on peut prendre soin de son corps, son royaume. En fait, on pourrait voir notre organisme comme un royaume sur lequel on veille. Nos soldats, se sont nos cellules immunitaires, nos globules blancs. Une armée en santé, qui est écoutée, bien nourrie, valorisée et encouragée sera plus à même de faire son travail. Alors voyons comment nous pouvons, en tant que reine ou roi de notre royaume, prendre soin de nos sujets (nos cellules et nos organes) et de notre armée (nos globules blancs). On fait l’entretien de notre auto en allant voir notre garagiste pour le changement d’huile, l’entretien des freins, la vérification régulière des différentes composantes. Quel entretien offre-t-on à notre corps, à notre véhicule physique? C’est un beau cadeau de s’offrir du temps pour soi, pour se déposer et voir les besoins que l’on a. C’est s’offrir la santé et le mieux-être. Le temps des Fêtes ou un anniversaire peuvent être des occasions pour le faire, mais cela est possible en tout temps. D’ailleurs, les changements de saisons sont des moments propices pour évaluer sa santé et ses besoins. La médecine chinoiseDans la tradition de la médecine chinoise, le médecin est payé seulement si le patient n’est pas malade. Donc à chaque changement de saison, le patient visite son médecin ou thérapeute pour voir où il en est. Il reçoit un traitement d’acupuncture, des conseils alimentaires et des plantes pour soutenir son organisme dans le changement de saison.
Ainsi, cet ajustement au climat ambiant permet de mieux vivre cette transition, de s’ajuster, de se préparer. On prévient ainsi des malaises éventuels. Quelle belle façon d’aborder le maintien de la santé qui n’est pas seulement l’absence de maladie, mais une vitalité et une énergie vibrante. J’entends régulièrement la phrase : « Je crois aux plantes médicinales » ou cela peut être le contraire. Je comprends que l’on puisse dire cela, mais à force de l’entendre, cela m’a menée à une réflexion que je vous partage ici.
Pour moi, l’effet des plantes médicinales est plus qu’une croyance, car elles ont fait leurs preuves depuis plusieurs millénaires. Aujourd’hui, ce sont les études scientifiques dans les laboratoires, les centres de recherches ou les hôpitaux qui sont la norme et qui établissent la preuve de l’efficacité d’un traitement donné. Toutefois, ce n’est pas seulement grâce à ces recherches que l’on peut constater l’amélioration de la santé de quelqu’un. Le savoir sur les plantes curatives accumulé par un nombre incalculable de personnes au fil de l’histoire est un poids considérable à mon avis. On m’a souvent demandé : « Comment ont fait les premiers humains pour découvrir les propriétés des plantes ? » Je me suis également posé la question pendant longtemps. En observant les animaux et en entendant diverses histoires à leur sujet, je me suis dit que les premiers humains devaient être plus proches de leur instinct et moins dans leur intellect, tout comme le sont les animaux qui savent intuitivement vers quelle plante se tourner quand ils ont un malaise. C’est probablement l’intuition qui a guidé nos ancêtres vers les aliments et les remèdes que leur offrait la nature.
Lors du Festi-Herbes de l’Herbothèque du 2 et 3 septembre 2017, se fera le lancement d’un livre très attendu: un ouvrage en français qui traite des interactions entre les plantes et les médicaments. Une version avait été créée au début des années 2000, mais c’est un domaine où qui évolue rapidement et une nouvelle mouture s’imposait. Ces dernières années, en parallèle avec ma pratique de thérapeute et mon rôle d’enseignante à l’Herbothèque, j’ai fait les recherches pour créer ce document. Des collègues m’ont aidée à la rédaction de certaines parties et à la révision. Jean-Yves Dionne, pharmacien, en a fait la révision scientifique. Nous sommes fiers de pouvoir offrir cet outil indispensable à ceux qui utilisent les plantes médicinales sur une base régulière. Le livre présente les principaux usages, les posologies, les précautions et les interactions de 99 plantes médicinales. On y retrouve aussi les principes de base des interactions. Des tableaux indiquant les plantes à éviter pendant la grossesse et l’allaitement ainsi que les raisons pour lesquelles elles ne doivent pas être prises durant ces périodes y sont fournis. Le livre pourra être commandé en ligne directement sur le site de l’Herbothèque ou vous pouvez vous le procurer en passant par moi lors d'une rencontre. Le livre était vendu par l'Herbothèque. L'école a fermé ses portes en mai 2023. Il faut voir prochainement si le livre pourra continuer d'être distribuer prochainement. À suivre!
En cette journée pluvieuse d’automne, je m’arrête pour parler d’une magnifique fin de semaine que j’ai vécue au Jardin botanique du Nouveau-Brunswick, à Edmundston, les 9 et 10 août 2014. Chantal Dufour, collègue herboriste, y a conçu, avec l’aide d’une équipe, un pavillon et un jardin de plantes médicinales. Le pavillon est superbe mariant la chaleur du bois au modernisme d’une belle cuisine équipée pour faire des transformations et des démonstrations pour les visiteurs. Chantal a su concevoir un lieu qui allie beauté et efficacité. Un bel espace est réservé aux conférences et aux présentations multimédias. Il y a un séchoir vitré, plusieurs pots garnis de plantes colorées et plus encore. Chantal avait organisé, pour cette fin de semaine d’août, le Festival d’Herbes en Herbes où j’ai été invitée à donner une conférence et un récital de harpe et de poésie. La pétillante Anny Schneider était aussi présente pour des visites de jardin fort appréciées. Richard Fournier, un botaniste qui travaille au jardin, nous a fait une présentation des plantes médicinales de l’Acadie qui était très intéressante et colorée, autant par les photos que par la richesse de ses expressions acadiennes. C’est d’ailleurs une chose que j’ai savourée que d’écouter les Acadiens parler. C’est chantant et un plaisir pour les oreilles.
J’ai donné une conférence sur l’herboristerie d’hier à aujourd’hui. D’ailleurs, je parlerai dans un prochain article d’Hildegarde, cette grande abbesse du Moyen-Âge qui a eu toute une influence sur son époque et qui soignait avec les plantes. C’est fascinant de revisiter le passé pour prendre conscience de ce qui influence encore aujourd’hui notre pratique et les personnages qui ont marqué nos connaissances quant aux plantes qui guérissent. |
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Ce sont mes réflexions et mon expérience de vie de femme, mère, herboriste et coach que je partage dans ces textes. |
Photos du site: Gregory Schlybeurt, Pixabay, Unsplash
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