Plusieurs plantes sont symboliques et très présentes pendant la période des Fêtes. La première qui vient en tête est bien sûr le sapin. Allons voir un peu l’histoire qui en a fait un emblème de Noël et les vertus médicinales qu’il nous offre. Un peu d’histoire On retrouve partout la mention que le solstice d’hiver était considéré comme le jour de la renaissance du soleil chez les Celtes. Chaque mois lunaire était associé à un arbre et c’est l’épicéa (épinette) qui était l’arbre de ce moment de l’année. C’est un proche parent du sapin. Il symbolise l’espoir, l’invincibilité, capable de tenir face à l’hiver. Il représente également l’enfantement, la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort. Dans les rites païens qui soulignaient le solstice d’hiver, un arbre, symbole de vie, était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé. En 354, l’église chrétienne choisit le 25 décembre pour célébrer la naissance de Jésus pour rivaliser avec cette fête païenne. Comme ce fut souvent le cas, les rites païens se sont incorporés aux fêtes religieuses qui tentaient de les supplanter. On raconte également que St-Boniface, un moine évangélisateur allemand, à la fin VIIe siècle, voulait convaincre les druides germains de la région de Geismar que le chêne n’était pas un arbre sacré en faisant abattre un grand chêne; en tombant, il aurait tout écrasé sur son passage, sauf un sapin. St-Boniface se servit de ce fait pour proclamer un miracle et associer le sapin à la naissance de l’enfant Jésus en déclarant : « Désormais, nous appellerons cet arbre, l’arbre de l’enfant Jésus ». Au XIe siècle, le sapin de Noël était garni de pommes rouges pour représenter l’arbre du paradis. Un siècle plus tard, la tradition du sapin de Noël s’installe et plus spécialement en Alsace. C’est en 1521 que l’on mentionne officiellement l’arbre de Noël dans cette région. L’étoile au sommet fait son apparition symbolisant l’étoile de Bethléem.
Les décorations ont évolué au fil du temps. D’abord pommes, confiseries, petits gâteaux. Plus tard, les boules de Noël ont remplacé les pommes. Des petits personnages garnissent les branches et aux XVIIe et XVIIIe siècles, s’ajoute la lumière, avec coquille de noix remplies d’huile avec une mèche. Au début du XXe siècle, les guirlandes illuminées se répandent graduellement aux États-Unis. Ce sont d’ailleurs les Allemands qui ont implanté la tradition du sapin de Noël en Amérique. Notamment, lors de la guerre de l’Indépendance des États-Unis. Les Anglais avaient engagé des mercenaires allemands pour les aider à protéger les territoires canadiens contre les indépendantistes américains. Étant donné que l’on ne se battait pas pendant l’hiver, les Allemands étaient logés dans des familles québécoises pour la saison froide et ils ont fait connaître cette pratique. Les sapins étant nombreux ici, il était facile d’en couper un pour la maison. C’est probablement à cette époque que les guirlandes de maïs soufflé ont fait leur apparition comme décoration. Un sapin décoré et illuminé dans la maison ajoute une ambiance de chaleur, de beauté et de réconfort. D’ailleurs l’odeur du sapin a quelque chose de réconfortant. Vertus du sapin On connaît bien le sapin, mais on parle moins de ses propriétés. On lui attribue les vertus plus subtiles suivantes : antidépresseur, équilibre le système nerveux et libère les blocages au plexus solaires. Transmet joie, courage, optimisme. Les jeunes pousses séchées au printemps et bues en infusion pendant l’hiver apportent du réconfort en plus de leurs vertus physiologiques. C’est spécialement son huile essentielle qui est reconnue comme médicinale, mais ses aiguilles contiennent également de la vitamine C qui permettaient aux autochtones de survivre à l’hiver. On peut également récolter les aiguilles toute l’année pour faire une infusion, mais les jeunes pousses sont particulièrement délicieuses. Son huile essentielle agit sur la sphère pulmonaire, car elle est expectorante, et antitussive et antispasmodique des bronches. Elle est également anti-inflammatoire, anticancéreuse, antidépressive et c’est un relaxant du système nerveux. On peut l’appliquer diluée à 20% sur les poumons, les bronches, la gorge lors d’infection respiratoire de toutes sortes. Pour dégager les voies respiratoires, on peut aussi inhaler 6-8 gouttes dans un récipient d’eau bouillante en faisant attention de ne pas se brûler avec la vapeur. Séance de 5-10 minutes. On évite d’aller dehors au froid tout de suite après pour éviter un choc thermique. Il vaut mieux attendre une heure. La gomme de sapin, sa résine en fait est utilisée depuis longtemps par les Premières Nations, lors des blessures, elle fait un excellent pansement qui désinfecte et aide à la guérison. Que ce soit sous forme d’huile essentielle en inhalation, en diffusion ou en application cutanée ou en infusion, on a avantage à profiter de ses vertus, car c’est un arbre d’ici qui répond bien aux malaises qui nous affectent ici. J’avais créé pour une petite épicerie locale une tisane hivernale qui était composée de pousses de sapin, de baies de sureau (tonique immunitaire) et de tranche de pamplemousse séchée en quartier. C’était la tisane la plus populaire et les tablettes se vidaient rapidement. Je voyais bien que c’était une découverte pour la plupart des clients. Je me faisais la réflexion que l’on ignore trop souvent ce qui est à notre portée. J’ai eu beaucoup de plaisir à faire découvrir cette infusion. Qu’il soit seul ou accompagné, le sapin en infusion est du bonheur liquide. Il est facile de récolter soi-même les jeunes pousses d’un vert tendre au printemps et de les déshydrater pour en avoir pendant l’hiver. Il y a plusieurs façons de profiter de la présence du sapin, j’espère que vous serez inspiré à l’inviter davantage dans votre vie!
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Auteure
Ce sont mes réflexions et mon expérience de vie de femme, mère, herboriste et coach que je partage dans ces textes. |
Photos du site: Gregory Schlybeurt, Pixabay, Unsplash
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