Depuis un moment déjà, on entend parler du stress et de ses conséquences. On voit souvent l’expression « fight or fly », c’est-à-dire se battre ou bien fuir. Toutefois, on oublie souvent une troisième réaction possible au stress et c’est celle de figer. J’avais envie de l’aborder, car elle est fréquente chez les femmes. De plus, c’est celle qui laisse des séquelles très souvent. Commençons par revoir quelques notions par rapport au stress. Celui-ci survient lorsque l’on se sent en danger. Que ce soit un danger réel, potentiel ou même imaginaire. Le cerveau est toujours aux aguets et surveille ce qui se passe dans l’environnement et dans notre corps pour faire des ajustements selon la situation. Si la température baisse à l’extérieur et que l’on n’est pas correctement vêtu, les capillaires se rétractent pour conserver notre chaleur corporelle, on frissonne pour libérer de la chaleur des muscles, etc. Le rôle du cerveau est de nous garder en vie, c’est une sentinelle fidèle, bien que parfois il fasse du zèle et voit des dangers où il n’en a pas forcément. Cela dépend de notre vécu, nos expériences antérieures et comment nous y avons fait face.
Le stress peut être considéré comme un « bon » stress : un mariage, un voyage dans un lieu étranger, un déménagement, etc. Il y a le stress aigu : un accident, la rencontre d’un animal potentiellement dangereux, etc. Finalement, le stress chronique qui est toujours là en sourdine et qui est souvent lié à notre manière de percevoir une situation, à une manière de voir les choses par rapport à événement précis. On peut le vivre par rapport à un proche qui nous a déjà blessé que ce soit physiquement ou émotivement. Ce peut être au travail, parce que l’on n’a pas l’impression d’être à la hauteur et que l’on doive toujours en faire plus pour avoir l’approbation de nos supérieurs. Et la liste pourrait être longue, ce genre de stress est insidieux et a un impact sur notre santé physique et mentale. C’est ce genre de stress qui est démasqué en coaching et qui est pleinement mis en lumière. On peut avoir une idée de ce qui est là et que cela nous affecte, mais bien souvent, on ne mesure pas pleinement l’impact qu’il a. Quand on fait une démarche dans ce sens, cela peut être très révélateur et transformateur. Changer sa vision, sa perception d’une situation, permet d’avoir une autre attitude, un autre ressenti, des pensées différentes et un comportement différent. Cela apporte du pouvoir sur notre vie et de la paix intérieure. Ceci étant dit, je veux revenir à un point important. On oublie souvent la troisième réaction possible au stress qui est celle de figer. Pourtant elle est aussi réelle que de se battre ou fuir. Et elle est fréquente quand on ne sent pas que l’on a du pouvoir dans la situation. Cette sensation de non pouvoir peut être réelle ou non. Lors d’une situation considérée dangereuse par le cerveau, il en fait une analyse pour voir qu’elle est la meilleure option. Si la fuite est possible et que l’on pense être plus rapide que l’adversaire, ce sera l’option choisie, si se battre nous donne des chances de s’en sortir, c’est ce comportement qui sera choisi. Toutefois si aucune de ses options ne semblent possibles pour le cerveau, on fige. On n’a pas le pouvoir de se battre ou fuir. Dans la nature, c’est un fait connu, faire le mort peut permettre de sauver sa peau. D’ailleurs, il y a une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux et qui montrait un chat qui avait attrapé une souris. Ce n’était pas parce qu’il était affamé, car il ne l’a pas mangé et quand elle a arrêté de bouger, cela n’avait plus d’intérêt et graduellement il s’éloignait. La souris qui faisait la morte ouvrait un œil de temps en temps pour voir si le chat était suffisamment loin pour qu’elle puisse filer en douce. Quand la souris a considéré que le chat était assez éloigné, elle a pris ses pattes à son cou. Donc, de figer et rester immobile lui a sauvé la vie. Cette réaction de figer se produit plus souvent que l’on peut penser. Qui n’a pas dit qu’il avait figé dans une situation donnée. Elle est très fréquente chez les femmes qui ont subi des abus qu’ils soient sexuels ou autres. Face à un homme, par exemple, elle ne se sent pas assez forte pour se battre et la fuite n’est pas toujours possible. Il arrive que la fuite pourrait être possible, mais le stress, la surprise, l’incompréhension qui sont présents font que l’on fige. Il n’est pas rare que ce soit lié à des événements de l’enfance où en effet, on n’était pas assez fort pour se battre ou fuir et que l’on a figé sur place ne sachant pas quoi faire de mieux. Et ce réflexe de figer s’installe même si la situation et nos moyens sont différents en tant qu’adulte. Quand on est face à une personne d’autorité, cela arrive aussi, même si on pourrait être à la hauteur pour réagir et se battre, dans le sens de défendre notre point de vue. On n’y arrive pas, car une partie de nous perçoit cela comme un danger : possibilité de perdre notre emploi, par exemple, d’être rejeté, de ne plus aimé, de se retrouver seul. Bien sûr, on pourrait écrire longuement sur le stress et tout ce qu’il cache ou engendre, mais le but de cet article est de reconnaître la troisième réaction, souvent oubliée face au stress : celle de figer. Elle est réelle et aussi normale que les deux autres. Cela dépend de la perception de notre cerveau dans la situation donnée, des situations antérieures qui pourraient être considérées comme similaires et comment on y a réagi et si cela a été aidant. Aller explorer ce qu’il y a derrière nos réactions, amène une autre vision des choses et permet de recontacter son pouvoir d’agir. Il ne faut pas s’en vouloir de ne pas avoir réagi comme on l’aurait souhaité, mais plutôt voir pourquoi on réagit ainsi. Cela à probablement été bénéfique à un certain moment, mais est-ce encore le cas? Les commentaires sont fermés.
|
Catégories
Tous
Auteure
Ce sont mes réflexions et mon expérience de vie de femme, mère, herboriste et coach que je partage dans ces textes. |
Photos du site: Gregory Schlybeurt, Pixabay, Unsplash
|
© Copyright Johanne Fontaine 2023
|