Le stress touche plusieurs aspects de notre santé et il peut venir de différentes sources. Ce peut être un stress aigu de courte durée et c’est ce qu’il devrait être; ensuite, une fois la situation changée, on récupère. Plus le stress est prolongé, plus la période de récupération sera longue. Plus le stress est intense, plus la fatigue est importante et le repos s’impose. À notre époque, le stress est omniprésent et souvent en partie inconscient. Effectivement, une partie découle des blessures d’enfance et cela met en place une manière inadéquate, inconfortable de réagir à des situations données : critique, autorité, demande de l’autre ou exigence envers soi-même, etc. De manière générale, ces situations touchent l’estime de soi à un degré plus ou moins conscient ou carrément inconscient. On parle souvent de « fight or fly », se battre (foncer) ou fuir comme réaction face à un événement stressant Toutefois, ce ne sont pas les deux seules réactions possibles. On oublie souvent : figer. Pourtant cette réponse est aussi réelle que de foncer ou fuir. Et elle est fréquente quand on ne sent pas que l’on a du pouvoir dans la situation que ce soit réel ou non. Lors d’une situation considérée dangereuse par le cerveau, il en fait une analyse pour voir qu’elle est la meilleure option. Si la fuite est possible et que l’on pense être plus rapide que l’adversaire, ce sera l’option choisie, si se battre nous donne des chances de s’en sortir, c’est ce comportement qui sera choisi. Toutefois si aucune de ses options ne semblent possibles pour le cerveau, la réaction peut être de figer. Dans la nature, c’est un fait connu, faire le mort peut permettre de sauver sa peau. D’ailleurs, il y a une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux et qui montrait un chat qui avait attrapé une souris. Ce n’était pas parce qu’il était affamé, car il ne l’a pas mangé et quand elle a arrêté de bouger, cela n’avait plus d’intérêt et graduellement il s’éloignait. La souris qui faisait la morte ouvrait un œil de temps en temps pour voir si le chat était suffisamment loin pour qu’elle puisse filer en douce. Quand la souris a considéré que le chat était assez éloigné, elle a pris ses pattes à son cou. Donc, de figer et rester immobile lui a sauvé la vie. Cette réaction de figer est très fréquente chez les femmes qui ont subi des abus qu’ils soient sexuels ou autres. Face à un homme, par exemple, elles ne se sentent pas assez fortes pour se battre et la fuite n’est pas toujours possible. Il arrive que la fuite pourrait être possible, mais le stress, la surprise, l’incompréhension qui sont présents font qu’elles figent. Il n’est pas rare que ce soit lié à des événements de l’enfance, où en effet, elles n’étaient pas assez fortes pour se battre ou fuir et qu’elles ont figé sur place ne sachant pas quoi faire de mieux. Et ce réflexe de figer s’installe même si la situation et nos moyens sont différents en tant qu’adulte. Il y a une autre manière de répondre au stress qui est moins décrite, mais courante et c’est d’être servile, de se plier aux besoins de l’autre, faire plaisir. On s’abandonne soi-même pour plaire à l’autre et éviter sa colère. On devient codépendant et à la merci d’un partenaire abusif ou un patron narcissique quand cela est vécu dans l’excès. On peut avoir une tendance naturelle dominante parmi ces façons de réagir, mais un enfant qui a été bien soutenu, reconnu et aimé par ses parents aura en général une manière saine de répondre au stress une fois adulte et pourra faire appel à un de ces types de réaction selon les circonstances. En anglais, on les nomme les 4 F.
Toutefois, quand il y a eu des petits ou plus grands traumatismes à répétition dans l’enfance, la réaction au stress n’est pas adaptée. Par exemple si on a été brimé dans l’expression de nos sentiments et idées quand on était enfant, on pourra avoir tendance à figer devant un interlocuteur très affirmé, voire agressif. Dans un échange plus animé avec quelqu’un qui rappelle un parent violent, soit on figera ou on fera plaisir par peur des conséquences, alors que l’on pourrait s’exprimer. On se retrouve dans un flashback de l’enfance et à nouveau, on a quatre ans, sept ans et on vit la situation comme si on était encore un enfant. Le circuit neuronal mis en place pour répondre à ce genre de situation est tout de suite activé, mais non ajusté à la situation présente. Voici un tableau tiré des écrits de Pete Walker qui permet de se reconnaître dans notre ou nos façons inconscientes et limitantes de gérer le stress à la suite d’un trouble de l’attachement né dans l’enfance. Bien sûr il faut nuancer, cela n’est pas forcément extrême, mais donne des pistes intéressantes. Déjà de prendre conscience de nos manières de réagir à une situation troublante est une étape. Ensuite, on peut utiliser la méthode Pete Walker dans son article : 13 steps flashbacks management. Il peut être intéressant de se faire accompagner par un coach ou un psychologue pour créer un nouveau chemin neuronal vis-à-vis des situations données qui réveillent le stress de l’enfance et déclenche une réaction qui n’est plus adéquate, une réaction qui nous limite dans notre bien-être, dans le fait de se sentir en sécurité et dans un lien sain, confortable avec l’autre.
Ce n’est pas si difficile à réaliser seul ou accompagné quand on fait preuve de vigilance, de conscience, de constance et de persévérance. On crée ainsi un nouveau chemin neuronal et une manière plus saine de faire face aux événements qui nous perturbent. Voici brièvement quelques plantes médicinales, l’hygiène de vie et les suppléments qui peuvent nous accompagner lors d’une démarche plus large pour mieux faire face aux défis du quotidien. Plantes Les plantes adaptogènes calmantes sont de bonnes alliées. En effet, il y a une peur sous-jacente à chacun des modes de réponse au stress. En soutenant les surrénales avec l’ashwagandha, le basilic sacré notamment, on apporte une force tranquille qui permet d’avancer avec confiance dans sa démarche de libération. Relaxation et méditation Se déposer, se connecter à soi et accueillir son état réel sans jugement est aussi une clé. S’offrir un espace sécuritaire pour être présent à ce qui est, sans jugement, apporte un apaisement. On peut écouter une médiation guidée qui nous aide à développer les atouts que l’on veut acquérir ou simplement respirer, ou aller marcher en nature. Peu importe la méthode, ce qui compte, c’est de s’offrir la paix, le temps, l’espace pour être, calmer son mental et ses peurs. Suppléments Un supplément ou des aliments qui contiennent du complexe B, du magnésium ou des oméga-3 sont des alliés pour soutenir le système nerveux. Microbiote La santé du microbiote a un effet direct sur le système nerveux. On parle souvent du système digestif comme le deuxième cerveau. Éviter les aliments transformés et ceux qui causent des malaises, des intolérances et favoriser les aliments fermentés. En conclusion, mieux comprendre le fonctionnement de notre cerveau est un bon début pour transformer nos comportements acquis nuisibles et être plus heureux, épanouis. Références : KUSZNIRECKYJ, Melanie. Overcoming fear and nervousness, conférence donnée à l’École d’enseignement supérieur de naturopathie le 28 juin 2024. WALKER, Pete. The 4Fs : A Trauma Typology in Complex PTSD, sur le site de Pete Walker M.A., MFT. Consulté le 13 sept. 2024
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Ce sont mes réflexions et mon expérience de vie de femme, mère, herboriste et coach que je partage dans ces textes. |
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